Poèmes de Philippe Silvagni
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Agitation

Un mouvement furtif,
Une ombre est passée
Et cela attire son attention.
Encore une fois, de ce coté, il la cherche.
Enfin tout prés de son visage, cela s’arrête.

Quelle est donc cette chose…
Cela remue sans cesse
Il s’interroge ?
Il ne sait pas à quoi cela sert.

Une main, c’est une main
Ses doigts font des mouvements effrénés
Se plient, s’étirent en tous sens.

Tout à coup cela s’arrête.
Est-ce normal, il n’y a plus de vie.

Ses yeux s’écarquillent
Cela l’inquiète, il se penche, s’approche
Dit quelques monosyllabes
Mais rien n’y fait

Sourcils froncés, que de questions
Que c’est il passé ?

Aussi subitement que l’arrêt,
Elle repart dans sa danse.

La surprise passée
C’est dans un éclat de rire
Que bébé laisse éclater sa joie.

Dessin

Avec ma baguette, j’ai tracé dans le ciel,
L’esquisse d’un visage.
J’ai étalé dessus d’un souffle léger
De la terre d’ocre pour la face

J’ai posé délicatement, peintes en bleu,
Deux amandes soulignées d’un trait fin
D’un coup de baguette sont apparus
Cils, sourcils et un petit nez malin

Les lèvres d’un coup de crayon à papier
Ont pris leurs formes.
Esquisse d’un sourire ébauché
Figé dans l’attente

Par une multitude de petits traits
J’ai dessiné la chevelure
Un petit zéphyr pour l’aérer
Cela donnait une belle allure

J’ai pris dans le ciel
Quelques étoiles de la voie lactée
Poussière éternelle
Dont je l’ai parée

Légèrement avec un nuage humide,
Afin de rehausser la couleur,
Je l’ai appliqué sur mon dessin
Pour lui donner un aspect de bonheur

Dans mes mains j’ai pris l’océan,
L’image s’est reflétée
Comme dans un miroir
Pour me montrer sa beauté

Je suis resté là, quelques minutes,
Comme si l’horloge du temps
S’était arrêtée dans sa lutte
Pour admirer ma réussite


Janvier 2006

Écritures


Emporté par le vent
Ma plume s’en est allée
Emporté par le temps
Mes pensées se sont envolées

Sur une feuille blanche
J’ai posé mon alphabet
D’une très belle encre
Les mots sont arrivés

J’ai commencé à écrire
Avec une envie débordante,
Des idées qui se bousculaient
Dans ma tête, chaudière ardente.

Une, deux, trois puis quatre lignes
J’ai fini par écrire un couplet
J’ai même réussi à faire des rimes
Quelque chose de bien ficeler

Mais voilà la source s’est tarie
Finie la bousculade des idées
J’en ai terminé avec mes écrits
Toute blanche, la feuille est restée.

J’ai laissé mon esprit se reposer
Un autre moment aussi intense
Se présentera dans l’année
Où j’écrirais avec autant d’abondance.

Juillet 2006

Le Pèlerin de Saint-Jacques


En plein milieu de la salle
Trônant sur un piédestal
Le Pèlerin de Saint-Jacques
Attiraient tous nos regards

L’Artiste avait beaucoup travaillé
Avec le ciseau et le maillet
Il avait sculpté dans du merisier
Cette statue figée pour l’éternité.

Avec son chapeau, orné de la coquille
Le Pèlerin, de retour de la ville
De Santiago, penché en équilibre
S’occupait de sa cheville.

En plein milieu de la salle
Plusieurs fois les visiteurs
Admirant le dur labeur
Avaient fait le tour de cette statue
Imaginant le chemin parcouru
De cet homme sur les sentiers.

24/10/2005

Miroir

J’ai perdu mon reflet dans le miroir
Ou est il caché
De tout temps il me l’a renvoyé
Mais aujourd’hui il est parti
Lui qui m’as vu grandir
Au cours de ces années
Evoluer dans la fleur de l’âge
Petit à petit la barbe est apparue
Bien fournie, bien drue
Une belle moustache l’accompagnait
De duvet elle est devenue épaisse
Combien de fois m’as t il aidé
A rectifier cette mèche rebelle
Qui me posait bien du souci
Je me suis fait vieux
Derrière des lunettes, j’ai caché mes yeux
Signe que je les ai fatigués
Les années se sont succédées
J’ai aperçu des rides sur mon visage
Qui ont marqués mon âge
Sous des lumières diffuses, il me renvoyait,
Fatigué, joyeux ou radieux, mon portrait
Bien des fois je l’ai prêté à mon entourage
Mais aujourd’hui j’ai la rage
Il ne veut plus me renvoyer mon image

Car dans cette pièce flotte ma présence
Point de reflet il ne peut me fournir

Février 2006

Château PLOMBART

Toi qui te trouves là
Dans cet écrin de verdure
Tu domines de ta stature
La Garonne là-bas

Dans le temps tu voyais
Passer des charrettes avec des paysans
Des vignerons de Martillac, de Léognan
Qui emmenaient leurs barriques !
A Cadaujac, au Port d’Hourtin

Toi qui aujourd’hui
Voit passer le progrès
De jour comme de nuit
Sur les rails, michelines, TGV

Chaotique, le chemin au début
Tu a vu l’évolution du monde
De pierre il fut goudronné
Pour le plaisir de la voiture

Anciennement Château Plombart
Tu as gardé ton mystère
Dans le temps pour devenir
Après maintes successions
Le château Millefleurs

Amour

Un, deux, trois, quatre et cinq

Cinq lettres pour ce mot
Qui veut dire beaucoup

A
La première ébahi que je suis
Comme éclairé dans la nuit

M
La deuxième est comme une arche
Qui nous relie, nous deux

O
Etonnement pourrait être
Pour la troisième, surprise

U
La suivante nous relie
Assume notre union

R
La dernière sur de beaux airs
Entretient notre relation

Un, deux, trois, quatre et cinq
A M O U R

Ma femme je te dédie
Ce petit poème sympa

29/10/2005


La Bête

Approchez, Mesdames et Messieurs
Venez voir la bête
N’ayez pas peur
C’est pour sa fête
En son honneur
Vous verrez ce qu’il y a de mieux

Regardez, regardez, plus prés
Ne brille t’elle pas ?
Quelle couleur magnifique
N’est ce pas ?
Elle est vraiment unique
Et pleine d’attraits

Tout doux, tranquille
Il ne faut pas l’effrayer
Citadins, gens de la ville
Il faut l’apprivoiser
Approchez, voyez
Cette superbe ligne

Touchez., Délicatement
Faites glisser vos mains
Sur cette robe étincelante
Voyez ses chromes rutilants
Ses yeux en forme d’amande
Vous ne verrez pas ça demain

Et maintenant écoutez
Tendez bien l’oreille
Elle ronronne pour vous.

24/10/2005

A mon Aimée

A califourchon sur mon destrier venteux
Nommé Zéphyr, d’un galop heureux
Je saute toutes les montagnes et les vallées
Car rien ne peut m’arrêter
Ce soir j’ai rendez-vous avec ma promise
J’ai caché dans la pochette de ma chemise
Une enveloppe chargée de bises.
Le ciel nuageux n’offre aucune résistance
Et Zéphyr avale la distance
Sur sa croupe, je me balance
Et je vois défiler le paysage
Sur son passage, les nuages envoient des étincelles
Pareil aux couleurs de l’arc en ciel
Une multitude de petits éclats scintillent
Avec l’apparition du rayon de soleil qui brille
Ce soir j’ai rendez-vous avec mon Aimée
Elle sera à moi pour toute la soirée
A l’unisson, nos cœurs seront accordés
Cheveux au vent et cape gonflée
J’entends mon cœur battre la chamade
Plus vite, je tire sur les renes
Loin de moi les champs de bataille
Ce moment tant attendu, depuis que je suis parti
Ou elle avais soufflée, de sa main, un baiser


18 février 2006