TRANSHUMANCE Le poème triptyque de PATRICK MARCADET "J'exploite le cadavre d'une longue forêt pour un orgueil étrange, n'être pas oublié" SIMINOMIS |
TABLEAU 1 "Pour l'instant I-1 |
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I-2 |
I-3 |
I-4 Visage absent Corps asexué Solitude maquillée A l'outrage des ans Les siècles se succèdent Et chaque homme se meurt Avant même d'exister. |
I-5 |
I-6 Le visage fardé De la putain S'éveille Les matins s'ouvrent aux trottoirs Volupté triomphante Des sexes inassouvis |
I-7 Mais qui dira le
temps |
I-8 |
I-9 Tout un peuple mort-né D'ombres évanescentes S'enfuit à la dérive Sur l'asphalte mouillé. |
I-10 Guetter l'ébauche d'un sourire Sur des visages absents... |
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TABLEAU
2
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"Où
va cet univers dérivé comme un cygne II-1 |
II-2 Une Femme Entièrement nue Détruit mon vers A l'hémistiche |
II-3 Se méfier des phantasmes Rayonnants de soleil... Ils ne durent que le temps D'un soir aux antipodes... |
II-4 Amour décomposé En vingt-quatre fuseaux horaires |
II-5 Poème cristallisé Au point de non retour... C'est la grande transhumance Des mots A l'assaut des phantasmes |
II-6 Ton corps est cette plage Sensuelle et désirable Que vénère mon sexe... L'encre de ce poème est à jamais Indélébile. |
II-7 Toute une vie passée A rechercher celui Qu'un décallage horaire Eloignera de vous... |
II-8 Et la vie se consume En plaintes dérisoires. |
II-9 Aujourd'hui se fait le désir Plus sordide que la mort |
II-10 A quoi bon fuir le sommeil Alors même qu'il protège Du doute d'exister |
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TABLEAU 3 "Nous avons
fait des clairs de lune III-1 Alors se concrétisent Le monde purifié |
III-2 S'estompent les reflets du PARAITRE trompeur |
III-3 La nuit est seule propice A l'éclosion sans fard De l'être en harmonie Avec son devenir. |
III-4 Car c'est au grand
soleil |
III-5 Les créatures de la nuit Ne sont qu'Amour et Volupté |
III-6 Car la grande aventure nocturnale Est inscrite dans l'histoire de l'umanité Depuis la nuit des temps. |
III-7 Les mots n'ont qu'un pouvoir de mystification Lorsque se meurt la chair De ne savoir aimer. |
III-8 Et meurent les poètes |
III-9 Rien jamais ne saura empêcher Les joutes nocturnales De rêves affadis Par des sexes vengeurs Quand se font inutiles Les mots atrophiés Par des auteurs stériles |
III-10 Quand se ferme le
livre |