LE
POETE
In : "Ricochets de l'âme" avec Thierry Sajat
Mots rebelles et délicats
ciselés à l'envi
par quelque main habile
que déflore une rime
sans crainte ni passion.
S'ajoutent ainsi une
à une
lentement
patiemment
douloureusement
les strophes à l'unisson
d'une vie sans histoire
sans haine ni raison
une vie de poète
obscure et dérisoire.
Puis inexorablement
s'installe la vieillesse.
Les strophes s'affadissent
le noir se fait intense
et plus obscure l'inspiration.
Il s'en va ainsi
doucement le rimailleur de solitude
sans faire plus de bruit
qu'un vers libre
à l'instant de s'envoler
vers l'oubli des mots
morts nés
et des livres qu'il n'aura pas faits.
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LA
CARESSE DES MOTS
(à Thierry Sajat, ami de toujours)
Extrait du recueil "Non Dits"
Je
caresse les mots
Comme on caresse l'âme
D'une langue à venir
Mots jadis abîmés
Aujourd'hui pleins de vie
Demain qui sait porteurs
De ce qui fut non-dit.
Je
caresse les mots
Comme on caress l'âme
D'une langue avenir
Mots libres de se plaindre
D'évoquer de sourire
Mots furtifs et déjà
Brûlant tous les délires
Je
caresse les maux
Comme on caresse l'âme
D'une langue soupir
Verbe vierge encore
D'une syntaxe habile
Où la phrase indispose
Avant que d'ètre lue.
Je
caresse les mots
D'un trésor à venir
Comme on caresse l'âme
Aux lèvres d'un sourire
Le
silence se tait
Les coeurs ont tant à dire
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RENCONTRE
FUGITIVE
in : de l'enfant naîtra demain
J'ai croisé
du regard
le sourire d'un enfant
que le monde oubliait
de ternir un peu plus...
et dans ses yeux
sais-tu
ce que j'y ai trouvé...
tout simplement la peur
d'être un jour
méprisé encore plus
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REGARDE LE CIEL
in " De l'enfant naîtra demain "
Mon enfant mon chéri
Regarde bien le ciel
Et sache au plus profond de toi
Que chaque petit d'homme
A dans la galaxie
Une étoile.
Et cette étoile pour lui
Tout la haut
Plus jamais ne cessera de briller.
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AMI
à mon ami Frédéric Maire
L'amitié
sans partage
Comme on offre son coeur
Comme on s'offre à l'envi
Sans
souci d'être sage
Partager le malheur
Ce bonheur d'être en vie
Puis
étouffer sa rage
Immoler sa pudeur
Et se voulant ainsi
Arracher
mille pages
En cachant sa douleur
Pour que vive l'ami
Extrait
du recueil "Non Dit"
Collection Sajat
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A
Robert Hugues Boulin
(in : je bâtirai des cathédrales)
J'ai
au fond du regard
des mots vides
des mots absents
des mots cruels
ou innocents
des mots d'amour
et de tendresse
prières lancées au hasard des coeurs
quand se consume l'âme
au néant des soupirs.
J'ai tout au fond des yeux
les poèmes non dits
qu'un enfant en secret
- parce qu'il est heureux -
chante sans le savoir
au plus secret des songes.
J'ai
à n'en pas douter
au plus profond de l'âme
des paumes infinis
que j'offre simplement
à celui qui me lit.
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Mourir au temps
qui passe
pour s'inventer enfin
le plus beau des voyages
dans la chaleur mystique
d'une église à bâtir
au coeur de l'infini
à jamais et sans cesse
et toujours reconstruit
Mourir au temps
qui passe
Pour insulter l'ennui
Pour mépriser l'envie
Dans la chaleur épaisse
D'un âtre qui s'embrase
Quand s'efface la nuit
Aux vitraux du sommeil
Et des prières aussi
Mourir au temps
qui passe
....................................
et vivre à l'infini...
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